Des questions ?

      Questions et réponses à propos du S.E.L. de Polynésie    

Quelle est l'unité d'échange ? L’unité d’échange, le TIARE, permet de mesurer les échanges ("offres" et "demandes") entre adhérents du S.E.L. (Système d'Echange Local) de Polynésie.                                             

En ce qui concerne les services :  Une heure de service vaut 60 TIARE, quel que soit le service.                           

Qui fixe la valeur d'un objet ?   La valeur d'un objet est fixée par un accord entre celui qui donne et celui qui reçoit.

Mais c’est du troc !  Pas du tout. Dans le troc, deux personnes échangent au même moment deux choses qui ont à peu près la même valeur. Dans le S.E.L., les "TIARE" permettent de transférer, à différentes personnes et différents moments, des services, des savoirs ou des biens qui ont des valeurs différentes.

Les TIARE et les Francs cfp, c’est pareil ?  Non, car, pour dépenser des Francs cfp, il faut d’abord en posséder. Alors qu’avec un compte à zéro je peux échanger tout de suite.  Non, parce que les TIARE ne sont pas convertibles en Francs cfp, ni les Francs cfp en TIARE. Non, car il s’agit d’une monnaie locale sans utilisation en dehors du S.E.L.. Non, car cette monnaie locale n’est pas capitalisable, ne produit pas d’intérêts et n’est donc pas spéculative.                                                                                                                                                                                                                                             

Mais, c'est trop comptabilisé !   Rien n'empêche ceux qui veulent rendre un service gratuit de le faire, une fois ou l’autre, ou en partie. L’expérience prouve que le S.E.L. provoque la rencontre et génère le don.                                                                                                                           

Ce n'est pas grave d’avoir un compte SEL en négatif ?  Pas du tout. Chacun commence avec un compte à zéro. Si j’ai versé 400 TIARE pour la guitare de Denis, son compte devient positif mais le mien, négatif, remontera au fur et à mesure que j’écoulerai mes confitures de banane à 10 TIARE le pot. Ainsi, dans un S.E.L., il y a nécessairement des adhérents qui ont un compte négatif, et d’autres un compte positif. La somme de tous les montants de tous les comptes est égale à zéro.                                                                                           

On peut rester dans le négatif indéfiniment ?  Les limites sont entre -600 et +1500 TIARE. Si un adhérent atteint une limite, il doit échanger en sens inverse de la limite atteinte (soit en débit, soit en crédit).       

Qu’est-ce qui m’empêche de partir avec un compte négatif ?   Un débit constitue un engagement à rendre au groupe des biens, des services, ou des savoirs. Or, dans le S.E.L., entre les personnes qui se rencontrent et font connaissance naît la confiance en même temps que l’engagement moral. En pratique, ça suffit pour que ce genre de comportement irresponsable soit très rare.                                                                           

Quelle garantie a-t-on sur la qualité des biens ou des services proposés ?  Aucune. C’est aux adhérents de discuter, pour savoir si l’un a le niveau de qualification que souhaite l’autre ou ce qui se passe si l’objet tombe en panne le lendemain, afin de se mettre d’accord avant l’échange. Pas de solution toute faite, ça passe par la discussion et la confiance.                                            

Mais c’est du travail au noir ?  Non, il s’agit d’une entraide entre adhérents, pour des coups de main "ponctuels, non répétitifs et de courte durée". La pratique montre qu’énormément d’échan­ges qui n’auraient pas pu voir le jour dans le cadre classique du marché se font au sein des SEL. D’ailleurs, même si Maeva demande à Bernard de l’aider à retapisser son appartement parce que ses fins de mois sont difficiles, c’est un autre artisan ou commerçant qui bénéficiera de l’argent économisé par Maeva. Plus il y a de convivialité et de rencontres, plus il y a d’échanges, plus se créent des liens de proximité, entraînant de nouveaux échanges...(cercle vertueux).                                   

Mais moi je n’ai rien à proposer !   C’est ce que pensent beaucoup de gens au départ ! Ce que vous pouvez proposer ne vous paraît pas intéressant, croyez-vous, si ce n’est pas compté comme travail salarié monnayable en Francs cfp. Pourtant chacun possède une richesse à donner aux autres : faire de la pâtisserie, du bricolage, proposer les fruits de son jardin, raconter des histoires aux enfants, écouter celui qui a un gros coup de cafard. Tout le monde, enfants, retraités, chômeurs, a quelque chose à proposer. Il suffit d’être à l’écoute de ses différences.

C’est fou ce qu’on peut découvrir alors comme nouveaux échanges quand on est à l’écoute de ses différences et de ses besoins complémentaires...